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Comme de nombreux exilés, Daouda se heurte à des difficultés administratives insensées. Alors qu’il a, en théorie, les éléments requis pour obtenir un permis de travail, sa demande de régularisation est refusée. Il est ainsi condamné de manière arbitraire par la préfecture de Vaucluse à rester sans papiers.
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Daouda est un jeune Malien arrivé en France en 2015. Alors qu’il passe une enfance heureuse avec ses parents au Mali et partage insouciamment son temps entre l’école, les amis et l’aide domestique à sa mère, Daouda perd son père à l’age de 11 ans. Il est alors pris en charge avec sa Maman par un oncle.
C’est ici que l’insouciance de l’enfance s’arrête. L’oncle exclut Daouda de l’école (alors qu’il y maintient ses propres enfants) et le fait travailler très durement dans les champs. Ce sont ensuite plus de 8 années de travail forcé et de maltraitance à l’encontre du garçon et de sa mère, également exploitée. Mais un matin, Daouda se réveille malade et tellement faible qu’il est incapable d’assumer son travail du jour. L’oncle le menace alors d’un fusil, prêt à faire feu. Pour protéger sa vie, Daouda s’enfuit. Le chef du village intervient en faveur du jeune homme mais l‘oncle renouvelle ses menaces de mort. Daouda n’a d’autre choix que quitter le pays pour sauver sa vie.
S’en suit alors un parcours malheureusement classique pour nombre de jeunes exilés fuyant la violence, la faim, l’extrémisme… la peur au ventre. Le jeune homme traverse l’Algérie pour rejoindre la Lybie en quête d’un travail. Il se retrouve finalement de nouveau exploité pendant 1 an dans un travail pénible sans aucune rémunération. Puis, l’espoir de l’Europe et la possibilité de tenter la traversée vers l’Italie… Avec les risques que l’on connaît mais que lui ignore alors. Par chance, il s’en sort indemne physiquement et continue alors sa route jusqu’à Paris, puis confronté à la grande précarité de sa situation, il rejoint un ami à Avignon pour chercher un peu de soutien.
Il est alors accueilli par un hébergeant solidaire. Le temps de mettre à jour sa situation administrative, il fait des stages dans une exploitation agricole. Le patron, très satisfait de son travail, signe une promesse d’embauche. Une école est trouvée pour lui permettre de faire un apprentissage. Tout semble enfin en bonne voie pour l’avenir professionnel du jeune homme.
Le traitement arbitraire de la Préfecture
Le 28 décembre 2020, le dossier de demande de régularisation de Daouda est déposé en Préfecture du Vaucluse. Le 18 septembre 2021, la réponse tombe : sa régularisation est refusée au motif de son âge. Daouda a 27 ans et ne peut désormais plus vivre en France que de manière clandestine. Il est pourtant un jeune homme d’un sérieux incomparable et d’une sagesse remarquable pour son age. Déjà impliqué dans la vie locale, il souhaite seulement obtenir le droit de travailler légalement en France et d’y construire son avenir.
Comment accepter que des mesures administratives, variables d’une préfecture à l’autre, décident arbitrairement du destin de ces jeunes migrants ?
Comment accepter que ceux qui ont déployé tant d’efforts pour s’intégrer soient reconduits dans des pays où personne ne les attend ? Parfois même en leur interdisant définitivement le retour sur le territoire français.
Que faut il faire pour que des jeunes qui souhaitent se former, travailler et s’insérer puissent voir leur situation traitée avec humanité ?