De nombreuses familles ont participé avec les habitants du 7 bis rue Pasteur, à la dernière fête de Rosmerta, dimanche 27 février.  Photo Le DL /M.-F.A.

Pour fêter carnaval, Rosmerta avait convié les Avignonnais à son cirque, dimanche 27 février, au 7 bis rue Pasteur. De nombreuses familles ont participé avec l’association Bulle de cirque et la fanfare Haut les mains. Ce moment a aussi permis au collectif, qui compte déjà 2 150 adhérents, d’enregistrer 130 adhésions supplémentaires et de faire rentrer un peu d’argent, pour payer l’eau, l’électricité, les fournitures scolaires, les transports pour les jeunes en formation…

« Heureusement, les gens répondent toujours présents à nos actions visant à privilégier les rencontres entre habitants de Rosmerta et Avignonnais », souligne Alexia. Elle fait partie de la centaine de bénévoles actifs de Rosmerta.

Actuellement, 55 personnes vivent rue Pasteur. Mineurs isolés et familles viennent souvent du Mali, de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Nigeria, ou d’Albanie. Autant de personnes à accueillir, nourrir, loger, former, accompagner, en attendant leur régularisation. Que vont-elles devenir si le diocèse, propriétaire de ce bien immobilier, les expulse à la fin de la trêve hivernale ? Et ce, conformément au dernier délibéré de la cour d’appel de Nîmes en 2020, qui a fixé la fin du délai d’occupation des lieux par Rosmerta au dimanche 31 octobre 2021, prolongée grâce à la trêve hivernale, jusqu’au jeudi 31 mars 2022.

À un mois de l’échéance, l’association garde espoir et a déjà programmé sa prochaine fête, le 9 avril : « Nous nous démenons pour acheter ce lieu, que le diocèse a mis en vente, ou pour qu’une fondation l’achète et le mette à notre disposition. À ce jour, quitter ce bâtiment est inenvisageable pour nous. Ce serait une grande déstabilisation pour les jeunes scolarisés, et les familles. L’église va-t-elle prendre en compte la dimension humanitaire de l’association ou vendra-t-elle au plus offrant, dans un strict but spéculatif, sans se préoccuper des gens derrière ? Aujourd’hui, nous n’avons aucune garantie », s’inquiète Alexia.